Jour 55 - Rafraîchissement et redirection automatiques

Comment laisser à l’internaute le contrôle de chaque limite de temps modifiant le contenu ?

Ce que j’ai fait :

Ce que j’ai appris

Rafraîchissement et redirection automatique

Nous nous intéressons au premier critère du RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité) relatif à la consultation :

Critère 13.1. Pour chaque page web, l’utilisateur a-t-il le contrôle de chaque limite de temps modifiant le contenu (hors cas particuliers) ?

Définitions

Ce critère concerne les procédés de rafraîchissement et les redirections automatiques. Le glossaire du RGAA donne les définitions suivantes :

Procédé de rafraîchissement
Technique visant à modifier le contenu d’un ou de plusieurs éléments de la page web. Le procédé de rafraîchissement peut s’effectuer par rechargement automatique de la page ou de manière dynamique sans rechargement de la page (via AJAX, par exemple).
Redirection
Procédé qui consiste pour l’affichage d’une page sur le poste client à rediriger l’utilisateur vers une autre page, sur le même domaine ou sur un domaine différent.

Exemple de rafraîchissement : des sites d’actualités rafraîchissent automatiquement leur page d’accueil au bout de quelques minutes pour actualiser les articles présents dans la page.

Exemple de redirection : lors d’un achat en ligne, au moment de payer l’internaute est dirigé sur le site de sa banque. Il effectue le paiement, la confirmation s’affiche et au bout de quelques secondes il est à nouveau redirigé sur le site initial de la commande.

Problèmes rencontrés

Ces procédés peuvent se révéler particulièrement problématiques pour les utilisatrices et utilisateurs.

Le rafraîchissement automatique, par exemple, est susceptible d’interrompre le visionnage d’une vidéo, l’écriture d’un long commentaire ou la lecture d’un article, ce qui peut être une grande source de frustration. Dans son article Rafraichissement automatique des pages : quel intérêt et quel impact ?(lien externe), Next Inpact explique que suite à la mise en place d’un test de rafraîchissement automatique sur leur site, ils ont reçu en très peu de temps de nombreuses plaintes de leurs lectrices et lecteurs :

En moins d’une heure, nous étions interpellés dans les commentaires, par mail, ou sur Twitter par des lecteurs qui se plaignaient. La raison ? Surtout l’impossibilité d’écrire sereinement des commentaires ou de lire des contenus longs.

Opquast évoque également un surcroît non désiré de coût d’utilisation des données mobiles, et des internautes pénalisés lorsque la qualité du réseau est variable.

D’autre par, les utilisateurs et utilisatrices de lecteurs d’écran verront leur navigation interrompue, entraînant une perte d’information de la lecture en cours.

Enfin, le rafraichissement automatique gonfle de manière artificielle le nombre de pages vues afin de donner plus de visibilité aux publicités. Mais contrairement aux idées reçues, il ne permet pas de générer plus de revenus et provoque même une baisse du taux de clic sur les publicités concernées.

La redirection automatique, quant à elle, laisse souvent peu de temps à l’internaute, par exemple pour vérifier le détail d’une transaction et imprimer la confirmation d’achat. Des troubles cognitifs ou l’utilisation d’un lecteur d’écran peuvent allonger la lecture d’une page ou même des interruptions externes comme un téléphone qui sonne. Résultat, l’internaute se retrouve redirigé·e sans avoir eu le temps de lire le contenu de l’écran précédent.

Laisser le contrôle à l’internaute

Le RGAA préconise de fournir à l’internaute un moyen de contrôle sur les éventuels rafraîchissements automatiques et les redirections mis en place :

  • l’internaute peut empêcher et autoriser le rafraîchissement ou la redirection

  • l’internaute peut augmenter la limite de temps entre deux rafraîchissements ou redirections de dix fois au moins

  • l’internaute est averti·e de l’imminence du rafraîchissement ou de la redirection et dispose de vingt secondes au minimum pour augmenter la limite de temps

  • la limite de temps entre deux rafraîchissements ou redirections est d’au moins vingt heures

L’un des procédés les plus employés pour le rafraichissement automatique est l’utilisation de la balise <meta> au début de chaque page, avec un nombre de secondes à attendre avant de la rafraîchir. Par exemple :

<meta http-equiv="refresh" content="300" />

Cette pratique ne laisse pas de contrôle à l’internaute et est d’ailleurs proscrite par Opquast.

Sur sa page Comprendre le Critère de Succès 2.2.1, le W3C (World Wide Web Consortium) présente différentes techniques permettant à l’internaute de contrôler les limites de temps imposées :

  • un script génère un message d’alerte qui informe l’utilisateur qu’une limite de temps arrive à échéance et lui permet de valider un bouton pour prolonger le temps

  • une case à cocher sur la première page d’un formulaire multipages permet à l’internaute de demander une limite du temps de session plus longue ou un temps de session sans limite

Exceptions et cas particuliers

Il peut arriver que la mise en place d’une limite de temps soit essentielle et ne puisse être supprimée.

Par exemple, une redirection automatique qui amène vers la nouvelle version d’une page à partir d’une url obsolète est essentielle. Le critère est donc non applicable.

Par exemple, le site de la SNCF (Société National des Chemins de Fer) accorde un délai d’une vingtaine de minutes à l’internaute pour confirmer l’achat de ses billets, après quoi, les places sont remises à la vente générale. Le fait de détenir un billet plus longtemps créerait une inéquité entre utilisateurs et utilisatrices, ce qui invalide donc le critère d’accessibilité.